La destruction des habitats

La contamination des abeilles aux pesticides s’accompagne d’une destruction de leur habitat naturel. Afin de se développer correctement et mener à terme leur cycle de vie, les abeilles ont besoin de se nourrir de deux éléments : le pollen, source de protéines, idéalement issu d’une flore diversifiée, et le nectar, source d’énergie. Cependant, le développement des monocultures, qui a eu pour conséquence d’amoindrir la biodiversité, a réduit la pluralité d’espèces végétales à disposition des abeilles, qui ne peuvent aller au-delà de quatre kilomètres environ autour de leurs ruches. Les floraisons sont également plus courtes ; le problème est donc double pour les abeilles, car le manque de pollen s’ajoute à la réduction des sources disponibles.

Un environnement qui ne cesse de se modifier

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Les paysages se sont en effet radicalement modifiés ces dernières années. Les nouvelles pratiques culturales et pastorales ont profondément changé le paysage agricole français ; les cultures fourragères ont pratiquement disparu, privant les abeilles des ressources en luzerne et en trèfle dont elles étaient friandes. Enfin, le désherbage systématique, notamment des champs en friche, représente une nouvelle opportunité de nourriture perdue pour les abeilles. Mais les modifications sont également neurologiques : l’augmentation de la pollution remplace petit à petit l’odeur des fleurs, ainsi que l’odeur des phéromones sexuelles des abeilles. Le rayon de circulation des odeurs est ainsi passé de 800 mètres en 1800 à 200 mètres en 2011. Les recherches sont plus longues et moins fructueuses pour les abeilles.

Le syndrome de l’effondrement des colonies

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Un dernier phénomène inquiète les chercheurs, celui du syndrome de l’effondrement des colonies. Ce phénomène, qui a lieu souvent à la sortie de l’hiver, résulte en une disparition brutale de toute une colonie : les ruches sont retrouvées complètement vides. Les chercheurs peinent encore à comprendre d’où vient ce syndrome qui s’apparente à une épidémie et qui n’a pas encore pu être relié aux causes tristement « classiques » de disparition des abeilles.