Les solutions pour préserver les abeilles

Le rôle essentiel des abeilles dans le maintien de l’équilibre de l’écosystème, et les nombreuses études corroborant le fait que l’espèce est désormais en danger et que ses populations sont en chute libre, sont autant de raisons de se pencher urgemment sur des solutions pouvant assurer la pérennité des abeilles. D’un côté, des législations officielles sont nécessaires de la part de l’Etat ; de l’autre, une sensibilisation aux méthodes alternatives l’est tout autant.

Une législation sur les pesticides

L’imidaclopride, le thiaméthoxame et le clothianidine sont trois néonicotinoïdes, des pesticides cent fois plus puissants que leurs concurrents, dangereux pour les abeilles et pourtant, les plus vendus au monde. Des scientifiques ont fourni de nombreuses preuves prouvant la dangerosité de ces substances chimiques. C’est bien sûr leur toxicité qui est mise en cause, mais pas seulement : ces substances ont une durée de vie incroyablement longue. On peut par exemple retrouver des traces d’imidaclopride jusqu’à deux ans après leur utilisation, et ses résidus sont hautement toxiques pour les abeilles lorsqu’ils se retrouvent dans le pollen et le nectar.

En 2013, l’Union Européenne a annoncé vouloir provisoirement restreindre leur usage. La France lui a emboîté le pas et a voté leur interdiction en 2018 – les dernières dérogations prendront fin en 2020. Les délais de réflexion et de vote sont longs, mais ces décisions méritent d’être institutionnalisées afin d’enrayer officiellement au moins une partie de ces pratiques. Outre cette interdiction, la France a décidé d’encourager la production de miel local et la réintroduction d’abeilles en ville en y installant des ruches, notamment sur le toit des immeubles.

Le développement de méthodes alternatives

L’une des plus grandes menaces pesant sur les abeilles étant le recours aux pesticides, le développement de méthodes alternatives et plus naturelles serait une solution afin de venir en aide aux abeilles. Idéalement, l’agriculture libérée des pesticides devrait s’accompagner d’un retour à l’agriculture en lien avec son territoire, au renoncement de la monoculture en faveur d’une plus grande biodiversité, et à l’abandon des pratiques de remembrement. Cependant, les enjeux financiers et les investissements agricoles sont tels que les changements seront lourds et lents.

Organic-Do-Not-Spray

Rien n’empêche cependant de recourir à des actions isolées. Une chaîne de supermarchés française a annoncé son partenariat de travail avec le label Bee Friendly, qui s’occupe d’accompagner et de sélectionner des fournisseurs qui œuvrent dans le respect des pollinisateurs. Ce genre d’initiative est à saluer car elle instaure un climat de bénéfice mutuel en engageant la marque entière et en poussant les producteurs à adopter des pratiques plus durables et plus responsables.

Les efforts à fournir doivent être communs et faits de concert ; ils sont conséquents, mais les enjeux au niveau des écosystèmes mondiaux le sont encore plus. L’opinion publique, déjà alertée par les nombreuses études à ce sujet, doit continuer d’être sensibilisée et les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires afin que les abeilles puissent continuer – en France comme ailleurs – leur délicat et vital rôle de vecteurs de pollinisation et donc, de maillon indispensable de la biodiversité mondiale.